Le dernier roman de Jean-Yves Duval vient de paraître. Il s’agit d’un roman d’amour a la « Roméo et Juliette » entre Ariel, une jeune avocat franco-israélien et Yasmin une jeune pédiatre palestinienne sur fond de guerre au Proche-Orient.
Lancer une nouvelle maison d’édition de nos jours semble relever de la gageure et c’est bien le pari un peu fou que nous nous sommes lancés à quelques-uns. Publier des auteurs n’est pas un métier comme un autre comme semblait le penser Sacha Guitry en écrivant : « Femme, je vous adore comme on adore une édition originale, avec ses fautes » ou encore Oscar Wilde lorsqu’il disait « Si la vie avait une seconde édition, ah ! Comme je corrigerais les épreuves ».
Editer un livre c’est s’identifier au maillon d’une chaîne dont les autres ont pour noms : auteur, correcteur, imprimeur, libraire, tous également indispensables pour faire que le chemin de l’ignorance soit le plus étroit, le plus court possible, mieux, une voie sans issue. En mai 68 fleurissait sur les murs du quartier latin un slogan cher aux situationnistes : « Il est interdit d’interdire », en 2023 on devrait pouvoir dire « Il est interdit d’être ignorant » en raison de la profusion d’ouvrages, de documentaires, de revues spécialisées, de magazines scientifiques, touristiques, culturels, etc. auxquels nous avons accès et derrière chacun d’eux se trouve un éditeur.
Editer, c’est ne pas reprendre à son compte les propos de René Julliard pour qui « l’édition est l’art de salir avec de l’encre chère un papier coûteux pour le rendre invendable ».
Editer, c’est permettre l’éclosion de nouveaux talents, promouvoir des idées, favoriser la réflexion individuelle et le débat collectif, avoir le sens du partage car le livre voyage de mains en mains et nourrit intellectuellement le lecteur. En cela un écrivain devrait se faire incinérer, on mélangerait alors ses cendres à la pâte à papier pour une belle édition posthume.
Jean de la Bruyère avait coutume de dire « C’est un métier que de faire un livre, comme de faire une pendule » et il avait raison car le livre, s’il ne nous donne pas l’heure du moins, tel un GPS nous indique-t-il la bonne direction. Les mots nous soulagent aussi des maux de l’existence, aussi surement qu’un médicament, ainsi que le prétendait Montesquieu « Je n’ai jamais de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé ». Jules Renard ne le disait pas autrement : « Quand je pense à tous les livres qu’il me reste à lire, j’ai la certitude d’être encore heureux ». Ces livres qui, comme le prétendait Paul Valéry « ont les mêmes ennemis que l’homme : le feu, l’humidité, les bêtes, le temps et leur propre contenu ».
A travers ce bref voyage à travers le passé, en compagnie de quelques grands auteurs qui nous ont légué un formidable héritage : la connaissance et la distraction qu’offre le livre, j’ai voulu démontrer l’importance du rôle de l’éditeur sans qui aucun de ces personnages talentueux et illustres n’auraient pu exister au-delà de leur cabinet d’écriture. Cela doit nous inviter à l’humilité car comme disait si bien Jean Cocteau « Un beau livre, c’est celui qui sème à foison les points d’interrogation ».
Jean-Yves Duval
Certains se demanderont sans doute, pourquoi ce nom Aïda pour une maison d’édition ? Ce serait méconnaître le superbe opéra de Giuseppe Verdi avec cette magnifique histoire d’amour entre le général égyptien Radamès et l’esclave éthiopienne Aïda. L’intrigue raconte que leur amour se voit un jour menacé du fait de la guerre qui éclate entre leurs deux pays et en raison de la jalousie de la princesse Amnéris, elle aussi éprise du jeune homme. L’opéra en quatre actes nous plonge en pleine Antiquité égyptienne mais l’histoire est intemporelle : Amour, jalousie, trahison, mort des amants, des thème bien connus et exploités par nombre de romans depuis l’aube des temps. Cet opéra, Verdi l’a écrit en 1870 à la demande du vice-roi d’Egypte, à l’occasion de l’ouverture du nouveau théâtre italien du Caire et l’idée était de célébrer le Canal de Suez inauguré le 17 novembre 1969.
D’autres s’interrogeront, pourquoi ce logo ? Il nous a semblé que rien mieux qu’un cœur renfermant une clé de sol pouvait symboliser cet opéra, hymne à l’amour. Et à une époque où la violence s’invite dans nos sociétés il nous a paru représenter un bel emblème de paix, ne dit-on pas que la musique adoucit les moeurs.
Maintenant vous savez tout, bienvenue dans l’univers de notre maison d’édition Aïda.